Ce premier chef d'oeuvre américain réunit John Travolta et Nicolas Cage dans un film dune esthétique superbe et où l'Amérique découvre enfin son sens inné de la mise en scène.
Il libère ses chorégraphies impressionantes de précision et sa sensibilité inattendue.
Woo se lâche et tourne partout : dans une église, dans un hôpital, sur un bateau, il se permet tout et c'est tant mieux.
Le film est un immense succès, la consécration pour John Woo. Après avoir
produit une nouvelle série TV avec Dolph Lundgren dont il a réalisé le pilote,
il accepte après de nombreuses hésitations Mission Impossible
2 qui lui est confiée par Tom Cruise .
Le pari sera réussi en partie seulement car malgré des scènes d'anthologie, le film reste en dessous de Volte Face bridé qu'il est par la "Tom Cruise Pruduction".
Mais que les fans se rassurent, la source du génie de John Woo n'est pas tarie et sa renommée va lui permettre de s'attaquer à de nouveaux genres. Il a entre autres en projet un film de guerre intitulé Wind Talker qui raconterait l'amitié entre un militaire, Nicolas Cage garde du corps d'un indien Navajo chargé de créer les codes pour la transmission des messages secrets pendant la seconde guerre mondiale.
Un projet à suivre de très près...
Son nom est connu sur les 5 continents, sa touche personnelle reconnaissable entre mille, John Woo est devenu en une dizaine d'années un véritable mythe.
Il est l'un des symboles du cinéma hong-kongais, et même du
cinéma asiatique,ce cinéma qui apporte enfin une profondeur sentimentale
et de une certaine virtuosité au cinéma d'action d'hollywood.
C'est d'abord ses qualités inhabituelles chez un réalisateur
de films d'action qui ont fait de lui une perle rare.C'est un homme romantique
et mystique, amoureux de comédies musicales comme de polars ou de western
John Woo naît en 1946 à Guangzhou (Canton), issu d'une famille de chinois
catholique qui s'exilera à Hong-Kong. Initié au cinéma par sa mère malgré
la pauvreté de son foyer, celle-ci l'emmènera au cinéma chaque semaine contempler
les divertissements provenant de la lointaine métropole Hollywood
Ses frais scolaires sont payés par une famille américaine et le jeune Woo
fait alors ses études au Matteo Ricci College, une école Luthérienne.
Il fonde la troupe de théâtre « Chinese Student Weekley Theatre », organise des séances de projections de films de la Nouvelle Vague et du cinéma d'avant garde et réalise des petits courts expérimentaux en 8 ou 16 mm.
A ses cotés un jeune et talentueux monteur David Wu, qui n'a que 17 ans et deviendra le monteur de ces films.
A 23 ans,il s'oriente finalement vers le cinéma (après avoir voulu se consacrer à la religion) et rejoint la compagnie Cathay où il réalise des courts-métrages.
En 1971 il devient l'assistant du maître des films d'arts martiaux Chang Cheh (Blood Brothers), pour la plus grande société de production hong-kongaise, la Shaw Brother. Pour celle-ci, il exécute un film de commande inénarrable, The Dragon Tamers appelé également Belles Of Taekwondo (tout un programme), et enchaîne avec une production indépendante, le très noir Farewell Buddy. Ce film est si violent qu'il est censuré et ne pourra sortir que deux ans plus tard dans une version expurgée des passages sensible sous le titre The Young Dragon.
Derrière cette sortie, une société de production hong-kongaise naissante, la Golden Harvest, qui l'engage. Grâce à deux films, il se fait un nom et une réputation grâce au film Hand Of Death, film de kung-fu avec la star de l'époque Samo Hung, etrévélant le jeune Jackie Chan
Il est alors engagé pour réaliser une comédie, Money Crazy avec la superstar
de l'époque Ricky Hui. Le succès public du film est énorme et condamne John
Woo à réaliser une suite insipide des avanturesde Ricky Hui.
Il tente ensuite une excursion dans le wu-xia-pan avec la magnifique Dernière
Chevalerie mais celle-ci est un ignorée par le public. John Woo retombe
alors à la place d'un simple exécutant et réalise sans grande conviction
des comédies ne laissant aucune place à son talent et son imagination
.En 1983, l'auteur change de registre et réalise un (faux) film de guerre
d'une noirceur abyssale, The sunset warriors (rebaptisé par les producteurs,
pour sa sortie en 1986, Heroes shed no tears). Une fois de plus, John
Woo se heurte à l'incompréhension et ce film sera lui aussi censuré, une nouvelle
fois en raison de sa violence. .
Le cinéaste s'exile alors à Taïwan, réalise deux films, deux nouvelles comédies
qui n'attireront pas le public, The Time You Need a Friend et Run Tiger Run.
Mais Tsui Hark, fer de lance de la nouvelle vague à Hong Kong (et sans doute
un des plus grands réalisateurs des 30 dernières années), vient de créer en
1984 sa propre compagnie Film Workshop. Celui-ci relance la carrière de John
Woo en produisant Le Syndicat Du Crime, nouveau record du box-office.
Le film consacre son talent d'auteur et celui de son acteur principal Chow
Yun-Fat qui deviendra l'acteur fétiche du maître.
John Woo réalise en 1989 son film le plus abouti The Killer le dernier film
produit par Tsui Hark (version hong-kongaise du chef d'oeuvre de Melville,
Le Samouraï).The Killer devient un film culte, la quintessence du style John
Woo et de ses thèmes.On y retrouve les fusillades épiques, montées de mains
de maître par David Wu, les héros rivaux et amis qui respectent un code d'honneur
se rapprochant de celui des samouraïs . Mais Tsui Hark retarde la sortie du
film et nos deux compères s'opposent sans merci.
Désormais, John Woo produit ses films en indépendant. Il enchaîne un polar comique exotique (Les Associés) et son film le plus sombre : A Bullet in the Head, avec notamment une première partie au Vietnam inspiré par ses propres souvenirs de jeunesse.
Après un dernier film avec Chow Yun-Fat, A Toute Epreuve, il se lance dans la Cité des Anges plein d'ambition.
Sa première production américaine est Chasse à l'Homme avec le tristement célèbre Jean-Claude Van Damme (Tsui Hark et Ringo Lam l'imiteront par la suite).Evidemment le film est minable pour un John Woo mais il faut tout de même remarquer que c'est sans doute le meilleur Van Damme (oui, évidemment c'est pas très dur)
Mais le succès du film permet à son réalisateur d'obtenir les clefs d'un projet plus conséquent avec un duo de stars, John Travolta très hype depuis Pulp Fiction et Christian Slater récent intervieweur de vampires.
Sa deuxième production américaine, Broken Arrow, qui ne vaut
d'ailleurs pas beaucoup plus que la première réalise un score honorable
au box office.
Malgré un scénario d'une bêtise affligeante et indigne de son oeuvre, Broken
Arrow installe définitivement le cinéaste asiatique à Hollywood.
Il produit avec la Fox TV une série inspiré de son film Les Associés puis se lance (enfin !!) dans la réalisation de Volte-Face (Face/Off).