Avant tout il faut que je vous dise : Volte-Face, c'est mon John Woo préféré. Pourquoi ? Et bien parce que pour moi c'est peut-être le film d'action le plus abouti que j'ai vu. D'abord, un scénario. Et oui, enfin un réalisateurde film d'actions qui accepte d'intégrer un scénario à son film : une première ! (à quelques très rares exceptions près). Bon, c'est vrai, il s'agit de thèmes déjà exploté par John Woo auparavant mais ici il les traite tellement bien et avec tant de grâce! Et commeil se fait plaisir, il replace dans ce film tout ses classiques : les colombes s'envolant dans l'église (voir aussi The Killer), le thème du changement de personnalité (également repris deux fois dans MI-2), et surtout les duels entre deux fortes personnalités, deux véritables "characaters".

Et là il faut bien rendre l'hommage qui est dû à John Travolta et à Nicolas Cage: Respect, messieurs et s'il vous plaît, continuez à nous faire autant plaisir! Le regard de Travolta (alors Castor Troy) lorsqu'il rentre pour la première fois dans la maison de son ennemi. Ce regard maléfique plein d'auto-satisfactiion, ce regard qui crie si fort qu'il a gagné, qu'il a exterminé son plus bel adversaire, le seul digne de lui faire face. Et la classe de Nicolas Cage ne serait-ce que dans la première scène, lorsqu'il débarque pour prendre son avion, manteau dans le vent, le regard dur. Quelle force, quelle confiance! Moi ça m'épate à chaque fois.

Il y a aussi le combat manichéen des forces bénéfiques et maléfiques (encore un symbole wooien) qui se joue aussi bien entre les deux personnages qu'à l'intérieur de ces deux hommes.

Mais surtout ces ballets, orchestré de main de maître par un John Woo qui se surpasse de finesse dans des scènes où l'on ne peut que retenir son souffle tant on se sent personnellement impliquédans le combat.Cette scène extraordinaire, dans l'appartement de Castor où les deux hommes sont seuls, cette solitude parmi la foule. Ils sont là l'un pour l'autre, pour s'affronter, ces deux hommes de même valeur, qui se ressemblent tellement dans leurs différence. La même faiblesse (la famille), la même dureté envers soi-même aussi bien qu'envers les autres, et cette énergie si impressionnante qui est celle du désespoir.On sent bien qu'ils sont prêt à tout, qu'ils n'ont plus rien ou presque à perdre.Et c'est ce qui les rend dangereux aux yeux du reste du monde. La solution reste la destruction et quelle destruction ! Cette dernière scène superbe où l'on sent que John met toute l'énergie qui lui reste.

Pour conclure, il s'agit bien ici d'un chef d'oeuvre de john woo qui mélange culture américaine et asiatique de manière sublime et qui nous colle au fond de notre siège pour 2H20 de plaisir.